Démocratie, Pensée, Recherche

Un espace pour explorer la place de la recherche fondamentale dans la société.

À quoi sert la science fondamentale ?

Par Christopher Llewellyn Smith, Directeur général du CERN de 1994 à 1998

Un texte qui souligne l’importance cruciale de la science fondamentale, motivée par la curiosité humaine et la quête de connaissance, qui nourrit à la fois la culture et le progrès économique. Il met en garde contre la tendance actuelle à privilégier la recherche appliquée orientée vers des bénéfices immédiats, au risque d’étouffer les découvertes majeures et imprévues que seule la recherche libre peut engendrer.

Toute tentative de gérer le monde académique ne fait qu’empirer les choses

Par Mike Taylor, 2017

Les tentatives de contrôler la recherche universitaire par des indicateurs quantitatifs – nombre de publications, facteurs d’impact, appels à projets – ont des effets pervers : elles poussent les chercheurs à privilégier la quantité sur la qualité, à fragmenter leurs travaux et à suivre des modes plutôt qu’à innover. Ce système bureaucratique finit par étouffer la créativité et la véritable avancée scientifique. La solution, simple mais radicale, serait de « recruter de bons chercheurs, les payer correctement, et leur dire de faire leur travail du mieux possible », en leur accordant confiance et liberté plutôt qu’en les enfermant dans des procédures rigides.

L'utilité du savoir inutile

Par Abraham Flexner, 1939

Ce texte met en lumière un modèle d’organisation scientifique fondé sur la liberté absolue, l’absence de contraintes bureaucratiques et la suppression des hiérarchies rigides. L’Institut d’Études Avancées à Princeton illustre comment un cadre minimaliste, sans comités, sans réunions formelles, et sans obligations imposées, permet aux chercheurs de cultiver pleinement leur pensée et leur créativité. En valorisant la confiance, le temps libre et l’interaction informelle, cet institut favorise l’épanouissement intellectuel et la production d’idées novatrices, contribuant ainsi au progrès scientifique dans toute sa diversité.

La Fondation Mark Gable : une critique prophétique du système actuel de financement scientifique

Par Leo Szilard, 1948

Ce texte illustre de façon ironique et prémonitoire comment un système bureaucratique de financement scientifique — reposant sur des comités d’évaluation, des appels à projets, et la sélection de sujets « à la mode » — peut en réalité freiner l’innovation. En retirant les meilleurs chercheurs de leurs laboratoires pour les transformer en évaluateurs, et en encourageant la recherche sur des thèmes sûrs et consensuels, ce modèle étouffe la créativité, la liberté scientifique et, in fine, le véritable progrès. Une mise en garde qui reste d’une brûlante actualité.